
Le 21 décembre 2024, la fédération MRD-France a organisé une remarquable et forte manifestation près de l’ambassade de Djibouti à Paris, pour la mémoire des massacres de Buldhuqo et Arhiba, revendication des nombreuses victimes des violences exercées par le régime installé au pouvoir à Djibouti, mais aussi faire prendre conscience à la communauté internationale du tort qui se commet depuis plus de 20 ans au cœur de l’archipel, au préjudice du peuple djiboutien.

Un Moment de Souvenance et de Réflexion
A cette occasion touchante, j’ai eu l’honneur d’être représentante, dans un discours de trois minutes, de cette vérité sur ces massacres sur nos vies. Je souhaite vous faire partager ce moment car il est important de savoir ce qui s’est passé pour ne pas oublier ce passé qui nous hante toujours.
Les massacres de Buldhuqo et d’Arhiba constituent les tragédies ayant frappé notre peuple. Ces crimes ont eu lieu dans un contexte de répression politique, des milliers de citoyens et citoyennes sont tombés sous les coups de violences à sens unique. Les familles des victimes n’ont pas eu de justice, les innocents ont été réduits à l’état de cadavres dans des conditions barbares. La douleur, le traumatisme, de toutes et de tous n’a pas tari notre engagement pour la vérité, la justice, la réparation. Nous n’oublierons pas. Nous saurons nous battre pour faire en sorte que justice soit rendue aux victimes, et que les auteurs soient traduits devant les tribunaux pour juger de leurs actes.
La Vérité sur les Massacres : ce qui s’est réellement passé.
Il est fondamental de rappeler qu’il ne s’agissait pas de faits épars et occasionnels. Ces massacres étaient programmés, orchestrés du haut de l’Etat pour réduire au silence toute critique, pour établir le contrôle sur le peuple. Ces actes ont laissé des traces profondes sur les victimes de la cruauté, mais aussi sur toute une génération de Djiboutiens ayant vu son pays sombrer dans la violence et la terreur.
Les massacres de Buldhuqo, survenus en 1990, et de la cellule d’Arhiba, survenue quelques années plus tard, illustrent parfaitement la brutalité du régime, assoiffé de destruction d’ennemis internes, rassemblent des militaires contre des civils désarmés, des arrestations arbitraires, des tortures de toutes sortes et des exécutions extrajudiciaires. Le pouvoir a sciemment fait usage d’une violence aveugle pour détruire toute forme de résistance en asservissant toutes les voix qui s’opposaient à l’injustice.
De la lutte pour la justice et la réparation

Au cours de notre manifestation, j’ai martelé qu’il ne devait pas y avoir de fin à cette lutte, même s’il y a des célébrations, aussi importantes soient-elles. Il ne faut pas s’en tenir à des symboles et des discours. La vérité doit être mise sur la place publique et le pouvoir doit rendre des comptes de ses actes devant la justice, La cause des familles des victimes doit être entendue en termes de réparation, aussi bien matérielle que morale. La souffrance provoquée par une perte sans qu’il y ait justice a provoqué des plaies béantes impossibles à cicatriser sans mesures concrètes.
Nous, citoyens, au sein de la communauté internationale, avons le devoir de soutenir cette lutte pour la vérité et la justice. Nous devons faire entendre notre voix, assurer notre solidarité avec les victimes, qu’elles soient à Djibouti ou ailleurs dans la diaspora. Le combat pour faire reconnaître les massacres mais aussi en faveur de la réparation des familles victimes de ces atrocités est loin d’être terminé. Il est fondamental de dénoncer ces injustices et d’exiger que soient prises des mesures pour qu’une telle situation ne se reproduise jamais.